Billets qui ont 'ligne 1' comme autre lieu.

Quelques livres

J'ai appris que Marcheschi présentait son dernier livre aux Cahiers de Colette.
J'y suis passée. Il était en train de lire devant quelques personnes assises en cercle. Je n'en ai reconnu aucune derrière leurs masques, ou peut-être Finkelkraut — pas sûr.
J'ai tourné dans la librairie, j'ai acheté Les Perséides et je suis partie.


J'avais pris pour venir la ligne 1. Deux jeunes hommes écoutaient de la musique sur un téléphone, musique pas désagréable mais volume fort, beaucoup trop fort. J'ai attendu d'être à une ou deux stations de ma destination pour aller demander à celui qui tenait le téléphone, moi debout, lui assis: « Vous êtes sourd?»
Pas de réaction.
Je hurle dans son oreille «Vous êtes sourd?» et je m'aperçois qu'il est en train de me filmer en contre-plongée, moi au-dessus de lui.
Je sors mon téléphone et je le prends en photo.
C'est alors que je remarque qu'il est sans masque: tel est pris qui croyait prendre, moi anonyme, lui exposé.
Il me dit qu'il est cinéaste, qu'il va sortir un film.
— Ah? Je vais vous mettre sur Twitter, c'est quoi votre nom?
— Sur Twitter, carrément? (Il paraît incrédule comme s'il n'était pas possible que je connaisse). Je m'appelle Eliott.
Un dialogue s'engage, la rame s'arrête, une place se libère, il se pousse: «Asseyez-vous si vous voulez discuter».
Mais en fait non, je ne veux pas, je m'assois, je sors mon livre (là pas de bol pour eux ou pour moi, un Balzac en Pléiade c'est vraiment intello, je me sens un peu con — mais pas sûr qu'ils se soient rendus compte que mon livre était un peu risible).
— Ah, alors on prend nos livres?
Et ils sortent chacun un livre. Eliott propose de prendre un selfie de livres, je n'arrive pas à voir le titre du sien, un poche écrit par une femme, sur la quatrième de couverture un personnage comme Mauser ou Macuder; son pote lit… L'Assommoir.

Eliott
Eliott

Die Brüder Karamazow

Ligne 1, vers neuf heures.
Sous-titre possible : trois femmes et un genou. Après réflexion, j'ai décidé de ne pas recadrer.




Je documente

Tout le métro est en train de se transformer, parfois de façon impressionnante, comme aux Halles où de nouveaux passages sont percés. Comme je n’ai pas grand chose à raconter (c’est les vacances, j’ai déposé la Coccinelle au garage à Villeneuve-St-Georges pour la révision, c’est à peu près l’exceptionnel de cette journée), je "documente" ces changements, j’en garde une trace.

Ici, le sol creusé et décapé entre la ligne 1 et la ligne 14.



Le degré zéro de l'écriture

Je me réveille et je découvre ce lecteur.
Ligne 1 vers 17 heures direction Vincennes.





Pas de cours ce soir : le professeur vient de Nice et est bloqué par les dégâts des inondations.

Le joueur d'échecs

Ligne 1




M. Muscles lit

Je l'ai découvert en descendant l'escalier de la station Esplanade de la Défense, il s'éloignait devant moi et j'ai eu envie de rire: incroyable, il devait sortir d'un album de Tom of Finland, il n'y avait pas d'autre explication possible.
J'ai essayé de le rattrapper dans le but de prendre une photo, impossible qu'on se rende compte, sans cela. Une rame de métro arrivait, il continuait à marcher, il est remonté le plus possible, ce que je fais aussi (puisque je sors à Châtelet pour prendre la 14, pour ceux qui connaissent la correspondance).

La rame était étonnamment vide, j'ai pu prendre une photo de ma place, non pas sans inquiéter chemise rouge à carreaux qui s'est levé et déplacé.





Il tenait son livre d'une façon que je déteste, la couverture repliée à l'envers sous le volume et l'annotait au stylobille.

Il est descendu à Châtelet, comme moi, j'ai enfin pu prendre deux photos et surtout lire le titre du livre: Un roi sans divertissement.





Il a pris l'escalator devant moi puis la ligne 14 comme moi. Quand la rame est arrivée il est entré deux portes plus loin — ou pas: je ne l'ai plus vu.

Nana d'Emile Zola

Ligne 1 vers 17h45.
Elle arrivait aux dernières pages et semblait captivée. Il y avait en elle je ne sais quoi de Scarlett Johansson.




Agenda
Double canoë avec une jeune femme qui aurait ramé un an à l'université. Quand je vois son niveau, je me dis que l'aviron a vraiment beaucoup compté dans ma vie, ou que j'ai eu vraiment un bon entraîneur (mais les deux vont ensemble) (je veux dire que je ne m'attendais pas à ce qu'elle ait TOUT oublié, même la façon de monter dans le bateau. Tandis que moi, mes quinze ou vingt ans d'arrêt m'ont plutôt permis d'affiner mon coup de rame; en remontant en bateau je ramais mieux que quand j'avais arrêté, capitalisant tout ce que j'avais appris par ailleurs pendant vingt ans (car tout(e expérience) sert à tout(e activité), les frontières sont poreuses, mais je ne vais pas développer ce point de vue maintenant)).
Je passe à la bibliothèque (traversée du jardin du Palais Royal, le théâtre provisoire est en cours de démontage) rendre la saison 1 de Twin peaks et prendre les DVD 2 et 3 de la saison 2. Il fait beau. Vélib jusqu'au Marais.

La prisonnière

Ligne 1 entre 16h et 16h30.





Je n'ai pas vu ce que la photo a enregistré : en effet mon angle n'était pas le même, je voyais le jeune homme à hauteur de mes yeux tandis que mon téléphone le voyait à hauteur de mon nombril.
Le livre était l'un des premiers livres de poche.


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Agenda
RV avec O. pour un achat de chaussures aux Halles. La famille fait son show (j'ai honte).
Puis avec C. pour une veste. Nous nous arrêtons au BHV Hommes.
Déborah nous rejoint.
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